Liquide céphalo-rachidien : le "Monsieur propre" du cerveau !

Les toutes premières références au liquide céphalo-rachidien trouvent leurs origines en Egypte voilà plus de 5000 ans !

De nombreuses vertus sont prêtées à ce fluide et plus précisément : le maintien en apesanteur du cerveau dans la boîte crânienne, l’assurance d’une neurotransmission de qualité, la nutrition cérébrale, le nettoyage et la conservation d’une pression intracrânienne acceptable. Mais il arrive parfois que le liquide céphalo-rachidien endommage le cerveau…
Pour résumer, nous dirons dans un premier temps, que le liquide céphalo- rachidien baigne notre cerveau afin de le protéger des chocs et de le maintenir en apesanteur dans le crâne, sans quoi il s’effondrerait sur lui-même sous l’effet de son propre poids. Ainsi, pouvons-nous bouger, courir, faire la roue, faire le poirier…, bref pratiquer toutes les activités que nous souhaitons et quand nous le désirons…, aucun risque que notre cerveau vienne heurter les parois osseuses de notre crâne puisqu’il reste maintenu en suspension.

Mais ce n’est pas tout ! En effet, notre cerveau est triplement protégé par ce que l’on nomme : les méninges. Il s’agit de membranes qui enveloppent le système nerveux central telle une gaine. La dure-mère est la plus externe, juste en dessous se trouve l’arachnoïde -baptisée de la sorte car sa structure ressemble à s’y méprendre à une toile d’araignée- enfin, vient la pie-mère. Sachez que le liquide céphalo-rachidien se faufile entre l’arachnoïde et la pie-mère afin de circuler librement dans les cavités cérébrales.

Dans un deuxième temps, le liquide céphalo-rachidien intervient dans la neurotransmission. Les informations internes sont propagées d’un neurone à l’autre de façon électrique et/ou chimique et le liquide céphalo-rachidien justement assure la qualité de cette communication interneurones. Ainsi, pas de rupture dans la communication intérieure.

Dans un troisième temps, le liquide céphalo-rachidien assure la nutrition du cerveau via le transport d’oxygène et de glucose, substances indispensables au fonctionnement optimal du système nerveux central.

Une quatrième fonction dévolue au liquide céphalo-rachidien consiste en l’excrétion des déchets produits par les cellules nerveuses et dont l’accumulation peut avoir des conséquences délétères sur le fonctionnement cérébral. Grâce aux travaux des neurosciences cognitives et comportementales nous savons par exemple, que le peptide Bêta-Amyloïde généré par les neurones augmente le risque de manifestation de la maladie d’Alzheimer par accumulation. D’où cet impératif de nettoyer le cerveau en évacuant ses déchets vers l’extérieur. C’est précisément durant notre sommeil que le liquide céphalo-rachidien opte pour se mettre en scène et endosse le costume de « Monsieur Propre ». Pourquoi ? Tout simplement parce que son flux est le plus important à ce moment-là !

Une cinquième fonction dévolue au liquide céphalo-rachidien, consiste à maintenir une pression intracrânienne qui soit suffisamment acceptable sans quoi de graves troubles risquent de se manifester. Parmi ceux-ci, l’hydrocéphalie, c’est-à-dire la présence excessive de liquide céphalo- rachidien dans les ventricules cérébraux. Ce phénomène peut provoquer des migraines, des vomissements, des troubles cognitifs, de la marche, des sphincters (Triade de Akim et Adams, lire sur ce thème le post instagram @aguessececile)…

Mais aussi la méningite, c’est-à-dire une inflammation des méninges provoquant des maux de tête, une fièvre, des nausées…

Egalement, la méningo-encéphalite, c’est-à-dire l’inflammation de l’encéphale et des méninges en même temps et se manifestant par un déficit moteur, par une aphasie (manque du mot), par une migraine, par une raideur méningée… Entre autres pathologies cérébrales en lien direct avec le liquide céphalo-rachidien !

Dans tous les cas, lorsque la pression intracrânienne est majeure, l’urgence est la prise en charge. Elle doit être extrêmement rapide. Parmi les prises en charge célèbres : la trépanation. Celle-ci se caractérise par la pratique chirurgicale d’un trou directement percé dans le crâne du patient. Pour information, la trépanation reste l’une des plus anciennes pratiques chirurgicales connues puisque certains crânes trépanés et récupérés lors d’expéditions ont été datés de plus de 10000 ans !

D’autres méthodes existent, évidemment bien moins intrusives pour rétablir l’équilibre intracrânien : médicamenteuses par exemple.

Pour clore, rappelons que le système nerveux central est un organe fragile et pour lequel l’intérêt des neurosciences existe depuis seulement quelques décennies. Il est donc certain que cet organe renferme encore bon nombre de secrets et de ressources qui ne demandent qu’à être révélés et mis en lumière dans les décennies à venir.

Le cerveau n’a donc certainement pas fini de nous étonner !
cecile aguesse geronto psychologue portrait

Cécile AGUESSE,
Géronto-psychologue.

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