Le syndrome gériatrique en question !

Prévention et prise en charge : deux outils majeurs du syndrome gériatrique.

Posséder de solides connaissances dans le domaine du vieillissement constitue le meilleur atout pour assurer une prise en soins de qualité auprès de nos aînés.
Posséder de solides connaissances dans le domaine du vieillissement constitue le meilleur atout pour assurer une prise en soins de qualité auprès de nos aînés.
Parce que l’avancée en âge majore le risque de voir se développer divers problèmes de santé, parfois regroupés sous la dénomination de « syndrome gériatrique », le professionnel doit adapter son accompagnement de façon à garantir l’efficacité de ses soins.
Le syndrome gériatrique est évoqué lorsque le clinicien est face à des pathologies, ou à des problèmes exclusivement rencontrés chez les seniors. Parmi ceux-ci on cite la perte de la vision, de l’audition, l’incontinence, les douleurs mécaniques, la démence…, bref tous les désagréments qui se manifestent de manière chronique à cause de l’avancée en âge.
Plus précisément, il devient possible de sectoriser deux types de problèmes, d’apparition fréquente au 3ème âge, à savoir :
– les problèmes de santé,
– les maladies.
Les problèmes de santé regroupent :
1- la modification de l’état de santé lors de changements climatiques car effectivement, en cas de fortes chaleurs la personne âgée ne ressent pas forcément le besoin de s’hydrater. Ce manque d’hydratation risque d’entraîner une confusion mentale. De la même manière le froid et l’humidité génère des rhumatismes, une hypothermie ; l’un entraîne des douleurs tout à fait déplaisantes tandis que l’autre risque d’entraîner des défaillances dans le fonctionnement de certains organes ;
2- les chutes, qui peuvent être liées à une hypotension artérielle, à un trouble de l’équilibre… Le risque est majeur en cas de chute : c’est la fracture ou c’est le décès. Rappelons que la mortalité liée aux chutes chez les aînés s’élève à 12 000 par an ce qui est énorme ;
3- la dénutrition et/ou la malnutrition qui touche 700 000 personnes âgées en France. Ce problème de santé peut engendrer des carences, la perte des forces tout simplement par manque d’apport nutritionnel au niveau musculaire. Mais la dénutrition c’est aussi le risque de voir chuter les défenses immunitaires donc de devenir plus vulnérable aux virus, aux bactéries… ;
4- les escarres qui se caractérisent par une nécrose parce que la zone soumise à une pression n’est plus suffisamment irriguée. Ce sont en général les personnes âgées immobilisées qui manifestent ce problème de santé ;
5- la fracture du col du fémur, fréquemment observée chez la femme âgée et dont les conséquences risquent d’être particulièrement dramatiques non seulement au plan physique en termes de perte d’autonomie, mais également au plan moral en termes de déprime voire de dépression ;
6- les maux liés au froid qui résultent de la baisse des défenses immunitaires, phénomène courant avec l’avancée en âge (mais majorée comme cela est précisé dans le cas d’une carence alimentaire). Ainsi, un simple rhume, une angine, une gastro-entérite ou bien la grippe sont des maux susceptibles de conduire la personne âgée à l’hôpital, voire plus dramatiquement, au décès ;
7- l’incontinence urinaire est la conséquence d’une chute de l’élasticité des tissus, d’une perte de l’autonomie également, qui ralentit le déplacement et augmente de ce fait le risque d’uriner avant d’avoir atteint les toilettes, encore la conséquence d’effets indésirables de traitements médicamenteux ;
8- les troubles de la vision et l’hypoacousie, dont la presbytie et la DMLA, le glaucome, la cataracte sont directement tributaires du vieillissement ;
9- les troubles du sommeil parce que les qualité/quantité de sommeil subissent l’effet de l’âge ; non seulement le sommeil est plus léger en vieillissant mais il est inégalement réparti au cours de la journée, expliquant sa diminution pendant la nuit ;
10- les troubles anxieux et la dépression qui se manifestent volontiers chez les seniors. Ces troubles psycho-comportementaux prennent leur origine dans l’isolement social, la pathologie, la perte d’autonomie ou autre perte, l’angoisse de mort…

Les pathologies, essentiellement liées à la dégénérescence cellulaire regroupent :
1- les cancers et plus précisément le cancer de la prostate chez l’homme et celui du sein chez la femme. Chez les seniors âgés de plus de 65 ans, le cancer du poumon et celui du côlon sont assez fréquents ;
2- la maladie d’Alzheimer, dont le nombre de patients croît chaque année et qui se caractérise par la perte progressive et irréversible des fonctions mentales supérieures. Pour information, la région Île de France héberge 200 000 patients atteints de maladie d’Alzheimer âgés de plus de 65 ans. C’est en fait la région la plus peuplée de malades d’Alzheimer en comparaison à d’autres régions françaises ;
3- l’arthrose, essentiellement liée à la perte du cartilage des articulations qui subissent des pressions tout au long de notre existence et finissent tout simplement par s’user. Cette usure liée au temps provoque non seulement l’apparition de douleurs chroniques, mais aussi une perte d’autonomie ;
4- les rhumatismes, dont fait partie la polyarthrite rhumatoïde qui entraîne une déformation des articulations. Cette maladie est assez courante chez la femme âgée de 60 ans et plus puisqu’elle touche 600 000 personnes en France. Elle évolue de façon chronique ;
5- l’ostéoporose qui affecte 70 % des femmes françaises âgées de plus de 80 ans. Cette pathologie est la conséquence de l’effondrement de la densité osseuse qui fragilise l’ensemble du squelette. En cas de chute, le risque de fracture du poignet et/ou du col du fémur est important ;
6- la maladie de Parkinson touche 2 % des plus de 65 ans en France. La maladie de Parkinson est due au déséquilibre d’un neuromédiateur du cerveau, la dopamine, dans la région du locus niger. Ce déséquilibre dopaminergique entraîne une perte d’autonomie dans l’ensemble des activités de la vie quotidienne ;
7- les maladies cardiovasculaires sont celles qui entraînent le nombre le plus important de décès en France. Parmi les maladies cardiovasculaires les plus courantes on recense l’athérosclérose, l’hypertension artérielle, l’accident vasculaire cérébral, l’infarctus du myocarde, l’artérite des membres inférieurs ;
8- le diabète de type II chez le senior, qui est la conséquence de l’augmentation du taux de sucre dans le sang. Le diabète peut entraîner un risque d’accident vasculaire cérébral, des problèmes cardiaques ou de la vision…

Pour aller encore plus loin dans la connaissance, je vous conseille mes fascicules ALZHEIMER, AVC, PARKINSON, QUOI FAIRE ! sur ce site en deux formats e-book ou papier.
cecile aguesse geronto psychologue portrait

Cécile AGUESSE,
Géronto-psychologue.

Partagez cet article en un clic !

À la une

photo article K PÂ (1)

La personne âgée face à l’expérience traumatique du cancer

Chez le sujet âgé de 65-75 ans, il peut parfois se manifester une maladie cancéreuse ...
Découvrir →
pâ agressive

Quelles prises en charge pour gérer l’agressivité et l’agitation des malades d’Alzheimer ?

Gérer les troubles du comportement chez les malades d’Alzheimer ou tout autre malade souffrant de ...
Découvrir →