La gerontopsychiatrie : Quezako ?

Une discipline plutôt récente ayant vu le jour à la fin de la seconde guerre mondiale.

Directement héritée des réflexions des professeurs et psychogériatres français et russe, nommés Jean-Marie LEGER et Jean WERTHEIMER et décédés en 1999 et en 2012, cette spécialité s’intéresse tout particulièrement aux personnes âgées de 60 ans minimum exhibant des troubles mentaux et comportementaux.

La pratique de cette discipline est réservée aux professionnels de santé tels que : psychiatres, psychologues, neuropsychologues, gériatres, neurologues, dans un objectif diagnostic en premier lieu puis soignant. Car, une fois le diagnostic confirmé, le praticien prescrit des traitements médicamenteux et/ou non-médicamenteux dans l’objectif de soulager le patient. Sa prescription s’appuie sur la coordination des soins, sorte de maillage soignant, visant au maintien, à la réhabilitation de l’autonomie pour accélérer le retour au domicile du patient au coeur de ses habitudes de vie antérieures.

A ce sujet, une étude tout à fait intéressante ayant pour thème l’hospitalisation en secteur gérontopsychiatrique a montré que lorsque celle-ci est supérieure à 6 semaines, elle augmente drastiquement le risque de dépendance ; or, tout l’enjeu de la psychogériatrie est justement la promotion de l’autonomie, via des temps d’hospitalisation courts !

Ce qui entraîne généralement une intervention psychogériatrique auprès d’un patient âgé c’est : la dépression -qu’elle soit unipolaire ou bipolaire-, la démence, l’anxiété, l’addiction, les psychoses, névroses et états-limites, les comportements suicidaires, les états confusionnels…

Malgré le souhait de réduire, autant que faire se peut, le temps de l’hospitalisation, il est parfois nécessaire que cette dernière soit envisagée le temps de faire le point sur les troubles qui sont manifestés, d’autant plus qu’il s’agit : de troubles psychiatriques d’apparition tardive (anxieux, de l’humeur), de troubles délirants, ou de troubles en rapport avec la démence.

C’est justement à l’issue de l’hospitalisation -lorsqu’elle est vraiment indispensable- ou de la consultation -bien moins stressante pour le patient-, que des soins adaptés et compatibles aux troubles manifestés par le malade âgé, sont prescrits. Ceux-ci peuvent être mis en place soit de manière individuelle, soit de manière collective avec des intentions diverses : stimuler, remédier, revaloriser. Des techniques sont habituellement promues pour atteindre ces différents objectifs, il s’agit de musicothérapie, de théâtre, d’art-thérapie…, ces soins pouvant être dirigés par un psychomotricien, un ergothérapeute, un orthophoniste, un psychologue… D’autres techniques qui visent la réhabilitation de la mémoire, du langage…, bref des fonctions cognitives peuvent également être prescrites pour favoriser l’autonomie psychique des patients, à son domicile -sachant que le domicile peut-être la maison de retraite-, à l’accueil de jour, en ambulatoire.

Y sont souvent associés des traitements médicamenteux initiés par les spécialistes que sont le psychiatre, le gériatre, le neurologue et renouvelés par le médecin de famille ou le médecin coordonnateur s’il s’agit d’un EHPAD. Dans le registre psycho-gériatrique, les médicaments les plus couramment prescrits aux malades âgés étant : les antidépresseurs, les thymorégulateurs, les anxiolytiques, les antipsychotiques, les psychotropes.

Disons pour conclure, qu’initiée et boostée par les professeurs Léger et Wertheimer, la gérontopsychiatrie est cette spécialité qui a pour philosophie de prendre soin de la santé somato-psychique de nos aînés lorsque ceux-ci sont en souffrance. L’atteinte de cet idéal n’est possible que grâce à la conjugaison des compétences, des talents et des partenariats tissés entre médecins et travailleurs sociaux !
cecile aguesse geronto psychologue portrait

Cécile AGUESSE,
Géronto-psychologue.

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