Intérêts et risques d'une contention en ehpad

Amender les troubles du comportement chez le résident institutionnalisé est LE moyen de prévenir la contention. Quels outils peuvent alors nous permettre d’atteindre cet objectif ?

La contention est un outil pratico-pratique dont l’objectif est de contenir les troubles du comportement : agressivité, déambulation, désinhibition…, tout en sécurisant le malade, son environnement social…
La contention est un outil pratico-pratique dont l’objectif est de contenir les troubles du comportement : agressivité, déambulation, désinhibition…, tout en sécurisant le malade, son environnement social… Dans le contexte très particulier de l’urgence, il faut : contenir, faire le bilan de la situation du résident, contacter le SAMU lorsque nécessaire.
Sachez que plusieurs outils permettent de limiter la libre circulation d’un résident institutionnalisé :
– La contention architecturale ou unité sécurisée (portes fermées par code, fenêtres dont l’ouverture est limitée, portes fenêtres ouvrant sur un patio clôturé…),
– La contention médicamenteuse (produits inhibant),
– La contention physique (attaches, meubles ou autres bloquant la circulation),
– La contention psychologique (injonctions verbales : « Si vous vous levez vous allez tomber »).
Et pourtant la loi nous rappelle que : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ».
Or, la contention génère un certain nombre de risques rendant caduc la loi issue de la déclaration universelle des droits de l’homme, puisque :
– Contenir, majore les chutes,
– Contenir, majore les troubles du comportement,
– Contenir, majore la dénutrition et la déshydratation,
– Contenir, majore la désocialisation,
– Contenir, majore la perte de l’autonomie et la grabatisation. DONC, contenir, restreint le droit à la vie, à la liberté, à la sûreté de soi.
Toutefois, s’il est indispensable de pratiquer la contention, il est impératif de respecter des règles :
– Initier une prescription médicale qui doit être réévaluée toutes les 24 heures,
– Avant son initiation puis une fois qu’elle ait été initiée, la contention fait l’objet d’une évaluation puis d’une réévaluation en équipe pluridisciplinaire afin de réfléchir aux bénéfices/risques qu’elle fait courir au résident et à l’entourage,
– Le résident, même si sa cognition est déficiente, doit être informé de la démarche de contention ainsi que son entourage,
– La dignité du résident est toujours préservée tout comme l’image qu’il renvoie en cas de contention,
– Les soignants, l’entourage vont toujours chercher à maintenir le lien social en préservant l’intégration du résident contenu dans les activités intra-institutionnelles,
– La recherche systématique d’alternatives non médicamenteuses reste privilégiée.
Encore mieux. Décider de limiter la contention, l’isolement, la majoration des troubles, les chutes à répétition lorsque le résident est à nouveau libéré…, peut tout simplement relever de :
– La mise en pratique de formations auprès des agents, de l’entourage du résident, de sa famille quant aux intérêts et aux risques d’une contention, formations répétées plusieurs fois par an, comme une piqûre de rappel,
– L’introduction de bénévoles pour permettre justement de lever l’isolement trop souvent observé en cas de contention par la mise en place de visites individuelles au chevet du résident contenu (généralement maintenu en chambre),
– Prévoir des réunions pluridisciplinaires lors de staff par exemple, afin de réfléchir tous ensemble à l’utilisation d’autres alternatives que la contention,
– Toujours avoir l’ambition de diminuer la contention et l’isolement au sein de l’EHPAD (Etablissement Hébergeant des Personnes Âgées Dépendantes).
Pour clore sur une note encore plus positive, notons que :
– Les rencontres intergénérationnelles,
– L’animathérapie,
Constituent de bonnes alternatives à la contention dans la mesure où ces techniques amendent les troubles du comportement à l’origine de la contention.
En ce sens, elles constituent souvent une mesure préventive !
cecile aguesse geronto psychologue portrait

Cécile AGUESSE,
Géronto-psychologue.

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