Le recensement des malades vivant sur le territoire français souligne que 65 000 sujets âgés de moins de 65 ans souffrent de cette maladie. Dans ce contexte très particulier, la maladie est la conséquence d’un héritage génétique et la forme est familiale.
En France, ce sont 2 à 3 millions de personnes qui sont concernées par cette maladie : les patients et leurs aidants !
Dans les consultations mémoire, la maladie d’Alzheimer représente 50 à 80 % des diagnostics de démence, ce qui n’est pas rien !
Cette maladie présente la particularité d’empêcher le cerveau des patients de fonctionner de manière optimale à cause des plaques séniles et des dégénérescences neurofibrillaires qui s’agrègent à l’intérieur et à l’extérieur des neurones au fur et à mesure de l’évolution de la maladie. En toute fin d’évolution, ce sont tous les territoires cérébraux qui sont affectés par ces protéines et c’est ce qui explique les pertes d’autonomies des malades aussi bien au niveau psychique qu’au niveau physique.
Pour mémoire, rappelons que la maladie d’Alzheimer est une pathologie qui se développe en 7 stades. De plus, lorsque le diagnostic est posé par le clinicien, l’espérance de vie du malade s’échelonne de 8 à 12 ans, en moyenne.
Au premier stade, le déficit cognitif est tellement infime que même un professionnel ne peut être en mesure de suspecter quelque symptôme en rapport avec la maladie au cours de l’interrogatoire.
Au troisième stade, le clinicien est en mesure de déceler certains symptômes en rapport avec la maladie, il s’agit : de l’aphasie, de troubles de la mémoire antérograde, de troubles des fonctions exécutives. A ce stade l’hypothèse diagnostic est « probable ».
Au sixième stade, l’évolution de la maladie d’Alzheimer est sévère et les troubles du comportement viennent s’agréger aux troubles cognitifs.
On comptabilise 10 troubles du comportement auxquels s’associent 2 troubles neurovégétatifs : alimentation et sommeil ; les 10 autres font référence : aux idées délirantes, aux hallucinations, à l’agitation, à la dépression, à l’anxiété, à l’euphorie, à l’apathie, à la désinhibition, à l’irritabilité, au comportement moteur aberrant. L’ensemble de ces troubles complique gravement la prise en charge du malade et de son aidant.
Des études ont montré que le trouble du comportement le plus fréquemment rencontré dans la maladie d’Alzheimer et le plus persistant dans la durée est l’agitation. Elle se définit par des conduites récurrentes de refus, d’opposition voire d’agressivité envers l’aidant. Dans le détail le malade d’Alzheimer peut frapper son aidant, lui envoyer toutes sortes d’objets à la tête, peut l’agresser verbalement ou bien a contrario peut aller s’installer dans un coin et ne plus en bouger…
L’administration d’un psychotrope pour gérer le trouble du comportement est parfois nécessaire ne serait-ce que pour rééquilibrer l’humeur et pouvoir continuer à prendre soin du malade.
La recherche avance à grandes enjambées dans le domaine de la maladie d’Alzheimer. Actuellement, c’est-à-dire en 2022, les travaux des scientifiques s’orientent vers 4 directions :
1- Le rôle de l’environnement dans l’émergence de la maladie d’Alzheimer,
2- Les caractéristiques biologiques ou biomarqueurs impliqués dans la manifestation de la maladie d’Alzheimer,
3- L’évaluation préventive,
4- L’étude génétique et plus précisément l’examen des gènes suspectés d’être impliqués dans le développement de la maladie d’Alzheimer.
Pour votre information sachez que le Congrès des Unités de Soins Alzheimer 2022 se tiendra à Paris les 7 et 8 décembre prochains. Les résultats d’études médicamenteuses en phase III y seront développés. Et comme chaque année, la journée mondiale Alzheimer, le 21 septembre 2022.
Pour aller plus loin :
– Retrouvez mon livre Alzheimer, quoi faire ! sur ce site,
– Mes fiches techniques troubles du comportement également disponibles sur ce site.