Canicule : quelles conséquences pour nos séniors ?

La canicule peut entraîner un risque létal chez les personnes âgées.

Par canicule, on entend cette période d’extrême chaleur qui s’étend sur plusieurs jours/nuits, alternant des pics de température. En temps normal, la sudation permet de rétablir la thermorégulation corporelle, à condition de continuer à s’hydrater correctement. Or, les seniors présentent des dérèglements dans ces deux mécanismes, c’est-à-dire qu’ils transpirent moins et leur sensation de soif est également perturbée. C’est évidemment ce qui explique leur vulnérabilité en contexte caniculaire.
L’épisode caniculaire de l’année 2003 chiffrait à 15000 le nombre de décès répartis comme suit :
– 20 % chez les 45-54 ans,
– 40 % chez les 55-74 ans,
– 70 % chez les 75-84 ans,
– 120 % chez les 95 ans et +.

La même étude précisait d’ailleurs l’existence d’une surmortalité féminine, à savoir 70 % de décès comparativement aux hommes. C’est justement du fait de cette notion de vulnérabilité chez les seniors que le gouvernement a élaboré le plan canicule. Depuis 2004 ce plan est actualisé chaque année en termes de : surveillance, prévention, action afin de lutter contre l’isolement des seniors.

Le plan canicule s’articule en trois niveaux :
1- la veille saisonnière, qui se déroule du 1er au 31 août et qui consiste à vérifier le modus operandi des différents services et dispositifs mis en action dans le cadre de l’activation d’une vigilance canicule dont la campagne médiatique fait partie,
2- la mise en pratique sur le terrain des différents services et dispositifs s’il y a canicule ou lorsqu’un épisode de canicule est imminent et plus précisément dans les établissements médico-sociaux,
3- la mise en place de l’ensemble des moyens nécessaires et disponibles lorsque l’épisode caniculaire génère un impact sanitaire important.

Viennent se greffer en complément, quatre plans d’actions pour permettre le déploiement rapide des compétences afin de gérer au plus vite et au mieux l’épisode caniculaire. Il s’agit des « plans bleu, blanc, rouge, vermeil ».
Le plan bleu permet de sensibiliser les personnels aux conduites à adopter en cas d’épisode caniculaire. Il privilégie un endroit refuge au sein même de la structure d’accueil où regrouper l’ensemble des aînés. En général, il s’agit d’une pièce suffisamment grande dans sa superficie et dans laquelle la température est fraîche.

Le plan blanc consiste à réfléchir à la meilleure réorganisation interne de l’établissement de santé afin d’y accueillir le cas échéant, une file active exceptionnelle dans les meilleures conditions d’hébergement.

Le plan rouge active la mobilisation de la sécurité civile et des pompiers.

Enfin, le plan vermeil focalise son action sur la rupture de l’isolement des seniors. Concrètement, les acteurs vont aller au-devant des aînés et des personnes handicapées vivant à leur domicile dans l’objectif de les comptabiliser. De cette manière il n’y a plus de « laissés pour compte ! »

Rappelons qu’il existe certaines pathologies chroniques tout-à-fait susceptibles de décompenser au cours d’un épisode caniculaire. Il s’agit des maladies psychiatriques et plus précisément de celles qui entraînent la prescription de neuroleptiques, d’agonistes sérotoninergiques, d’antidépresseurs, de benzodiazépines. Il s’agit également des maladies neurodégénératives comme le sont Alzheimer ou Parkinson. Des maladies cardiovasculaires, endocriniennes comme le sont le diabète, l’hyperthyroïdie entre-autres. Enfin, il s’agit des maladies uro néphrologiques comme le sont les insuffisances rénales chroniques, les patients sous dialyse ou bien souffrant de calculs ou de cristaux rénaux.

Les traitements pouvant avoir une incidence sur l’accentuation des effets de la chaleur sont : les antipyrétiques, l’aspirine ainsi que les traitements anti-inflammatoires non stéroïdiens. Donc à proscrire en cas d’épisode caniculaire ! Pour pouvoir parler de déshydratation, le patient/résident doit présenter divers signes/symptômes tels que : la sensation de soif, une bouche et une langue sèches, des céphalées, une sensation de fatigue, une diminution des forces, un regard terne et des yeux enfoncés, la présence d’un pli cutané, une fièvre, une faible quantité d’urines, des sensations vertigineuses, des malaises, des étourdissements, des troubles de la conscience et du comportement.
Afin de lutter efficacement et se protéger de la canicule et de ses conséquences (coup de chaleur et déshydratation) quelques précautions s’imposent : fermer/coffrer les volets, stores exposés côté soleil ; aérer le logement pendant la nuit en créant des courants d’air (ventilateur, ouverture des fenêtres et des volets, stores…) ; lorsque cela est possible ne pas sortir entre 11 h et 15 h sinon bien se protéger de la chaleur en portant un chapeau, des vêtements amples et clairs ; s’humidifier régulièrement l’ensemble du corps et s’hydrater en buvant 1 litre et demi jusqu’à 2 litres d’eau par jour (éviter toutes boissons alcoolisées, sucrées ou caféinées) ; consommer des fruits et des légumes qui vont contribuer à apporter des liquides complémentaires à l’organisme pour l’hydrater davantage ; éviter toute activité physique intensive.

ET N’OUBLIEZ JAMAIS : « EN TOUTES CIRCONSTANCES, PRENEZ GRAND SOIN DE VOUS POUR CONTINUER A PRENDRE GRAND SOIN DE NOS AÎNES ! »
cecile aguesse geronto psychologue portrait

Cécile AGUESSE,
Géronto-psychologue.

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